(voir l'article - Témoignage d'un prisonnier de guerre en 1870 (suite 8) - Témoignage d'un prisonnier de guerre en 1870 (suite 8)
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Le château de Pleissenbourg à Leipzig vers 1750
Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 14/
(Leipzig, janvier 1871)
Dans les premiers jours de janvier, l'ordre suivant nous fut envoyé du château de Pleissenbourg:
"Sur un nouvel ordre ministériel de Berlin, les officiers internés en Allemagne sont obligés de se présenter tous les jours à l'appel.
Par suite de cette circulaire, le commandant de place prie MM. les officiers internés dans la place de Leipzig de venir se présenter, dès samedi 14 courant, tous les jours à l'appel de onze heures, au château de Pleissenbourg, au corridor situé en face du bureau de la place."
Le commandant de place nous expliqua que cette nouvelle rigueur était dûe à ce fait que, dans quelques villes d'Allemagne, des officiers prisonniers sur parole s'étaient échappés.
Il se faisait un plaisir de nous avertir que si l'un de nous s'avisait de violer sa parole, dix de ses camarades iraient expier sa faute au carcere duro dans une forteresse. C'était de la justice distributive.
Vers cette même époque nous reçûmes la demi-solde de captivité qui devait nous être comptée à notre retour en France. L'Angleterre nous la fit tenir par l'entremise de ses consuls.
Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n°15/
(Leipzig, janvier 1871)
Pour tromper les ennuis de la captivité et pour gagner quelque argent dont ils avaient grand besoin, les soldats prisonniers demandèrent et obtinrent l'autorisation d'organiser un petit théâtre dans une des salles du château de Pleissenbourg, où ils étaient casernés. Deux fois par semaine, on donnait des représentations au théâtre français. Nos pauvres prisonniers avaient conservé la bonne gaîté gauloise au milieu des souffrances de la captivité; l'entreprise fut couronnée de succès. Les habitants de Leipzig vinrent assister aux représentations et tous les soirs la petite salle était comble.
Vers le milieu de janvier, les efforts de l'armée de l'Est pour donner la main à la garnison de Belfort amenèrent dans les provinces allemandes des bords du Rhin une véritable panique dont le contre-coup se fit sentir jusqu'en Saxe. - Nous eûmes un moment d'espoir, mais bientôt nous arriva l'écrasante nouvelle de la capitulation de Paris.
Siège de Paris
Le siège de Paris, par Jean-Louis-Ernest Meissonier,
peinture. Musée d'Orsay
Le 28 janvier 1871, un armistice provisoire était signé avec Bismarck qui, contre la capitulation de Paris, accordait trois semaines à la France pour élire une Assemblée qui négocierait la paix. C'est ce que souhaitaient conservateurs et républicains modérés. Les élections eurent lieu le 8 février. La France rurale vota conservateur et quatre cents députés monarchistes furent envoyés à la chambre, contre cent cinquante républicains.
D'après le site internet:
http://www.bruxellons.net/let-san-pol-7.htm
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Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n°16/
(Leipzig, février 1871)
Les craintes qu'avaient eues les Allemands rendirent plus vive encore la joie que leur causait cet immense succès. Les maisons furent pavoisées de haut en bas, et le soir ce fut une véritable orgie de lampions.
L'indivisible patrie allemande était représentée par des drapeaux de toutes les nuances. D'énormes transparents représentaient le vieux Guillaume en empereur romain et "notre cher Fritz" en grand costume militaire. La population se pâmait dévotement devant ces saintes images.
Vers la fin de février, nous perdîmes un de nos camarades, le lieutenant Knoll, atteint de la variole noire; il fut emporté en quelques heures. C'était peu de jours avant le moment où nous allions revoir notre patrie.
Avant de clore le triste chapitre de notre captivité, nous nous faisions un devoir de dire l'accueil sympathique et généreux que nous fit la petite colonie russe de Leipzig. Un industriel français, M. Wurtz, établi depuis quelques années dans cette ville, fut également pour les prisonniers un véritable bienfaiteur.
Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 17/
(février 1871)
Les préliminaires de la paix venaient d'être signés à Versailles. L'article 6 de la convention portait: "Les prisonniers de guerre qui n'auront pas encore été remis en liberté par voie d'échange seront rendus immédiatement après la ratification des présents préliminaires. Afin d'activer le transport des prisonniers de guerre, le Gouvernement français mettra à la disposition des autorités allemandes, à l'intérieur du territoire allemand, une partie du matériel roulant de ses chemins de fer."
nous reçûmes nos passeports et l'autorisation de rentrer en France .....à nos frais. Quelques-uns de ceux à qui les moyens ne permirent pas ce long et coûteux voyage, restèrent encore près de deux mois en Allemagne.
Enfin nous étions libres. Mais à quel prix! L'Alsace était perdue pour nous. Nous rentrions dans nos foyers pour les abandonner quelques mois plus tard!
Traité préliminaire de paix du 26 février 1871
Ainsi s'achève cette série d'articles relatant la condition des prisonniers de la guerre franco-allemande de 1870.
Le traité de paix préliminaire franco-allemand, signé à Versailles le 26 février, est confirmé par le traité de Francfort (10 mai 1871). La France doit rendre à l'Allemagne les pays annexés par Louis XIV en 1681 : les quatre anciens départements de l'Alsace-Moselle (Haut-Rhin sauf Belfort, Bas-Rhin, une très grosse partie du département de la Moselle, une grosse partie du département de la Meurthe et une toute petite partie du département des Vosges) (qui constituent jusqu'en 1919 la province allemande d'Alsace-Lorraine) et payer une indemnité de guerre de 5 milliards de francs or. Les troupes allemandes occupent une partie de la France jusqu'à ce que le total des indemnités soit versé en septembre 1873. L'annexion devait concerner la Moselle et l'Alsace dont le territoire de Belfort, mais étant donné la bravoure des troupes françaises du colonel Pierre Philippe Denfert-Rochereau lors du siège de Belfort, ce territoire reste à la France.
Alors que la guerre unit tout l'Empire allemand sous la couronne prussienne, la France devient une république (février 1875) où la mémoire de la Commune divise longtemps la droite et la gauche. Une conséquence indirecte de la guerre est que les États pontificaux, qui ne sont plus sous protection française, sont annexés (le 20 septembre 1870) par l'Italie, complétant l'unification du pays.
La conséquence immédiate de cette guerre est l'avènement de l'Allemagne bismarckienne qui va dominer seule l'Europe continentale pendant près de trente ans. La France évincée est diplomatiquement isolée. Mais en animant plus que jamais les nationalismes, reste en France le sentiment d'une revanche à prendre qui s'amplifie jusqu'en 1914 et atteint ses ultimes et dramatiques conséquences (Première Guerre mondiale).
source:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_franco-allemande_de_1870
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1870 -
Une du journal satirique français, Le Petit Journal, du 6 novembre 1898.
- Le Traité préliminaire de paix qui mit un terme à la guerre franco-allemande de 1870 fut signé à Versailles le 26 février 1871 entre les deux belligérants. Ce traité, conclu avant l'effondrement militaire complet de la France (on se battait encore dans le Nord sous Faidherbe et à Belfort), devait être confirmé quelques mois plus tard par la Paix de Francfort.
Le 18 janvier, Bismarck et les dignitaires allemands de la Confédération de l'Allemagne du Nord, réunis dans la Galerie des Glaces du château de Versailles, avaient proclamé l'Empire allemand. Un mois plus tard, le traité de paix préliminaire avec la France fut signé en ce même endroit, en présence des plus hauts dignitaires allemands et français. Le chancelier prussien Otto von Bismarck signa pour l'empereur Guillaume Ier de Prusse, et Adolphe Thiers, en tant que « chef du pouvoir exécutif de la République française », pour la France.
source:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Traité_préliminaire_de_paix_du_26_février_1871
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