retour au début: - Témoignage d'un prisonnier de guerre en 1870
retour à l'article précédent: http://bauds.over-blog.com/article-32709933.html
- Témoignage d'un prisonnier de guerre en 1870 (suite 3)
05 septembre 1870 (suite)
"...Ce jour encore, grâce à l'empressement des habitants, nous avons été bien, quoique ne faisant qu'un repas par jour et toujours aux dépens des paysans, qui étaient forcés de nous nourrir, mais ils le faisaient avec tant de bonté que nous pouvions presque nous croire en famille. Malheureusement, les jours suivants devaient nous amener des souffrances au-delà de ce que nous pensions...."
06 septembre 1870
"...Jusque là, nous n'avions pas encore beaucoup fait de chemin par jour, mais le six après une étape de trente-sept kilomètres environ, nous étions bien fatigués, car la nourriture n'était pas suffisante pour nous donner des forces, et puis le chagrin nous faisait beaucoup de mal. Enfin arrivés à Etain vers le soir, la pluie tombait fine, il nous fallût camper dehors, dans un verger entouré de murs, et aussi de factionnaires...."
06 septembre 1870 (suite)
"...Nous attendions en vain le repas habituel des jours précédents, il nous fit défaut, et pour surcroît de malheur, la pluie ayant augmenté à l'approche de la nuit, nous étions tous trempés. Nous eûmes de la peine à nous procurer du bois, car il en fallait beaucoup, nous avons enlevé du bois de charpente d'une construction en chantier dans le même verger; nous avons pu, en faisant beaucoup de tort au propriétaire, nous réchauffer et faire sécher nos vêtements; malgré cela, on en a trouvé plusieurs de morts le lendemain matin...."
Une carte pour visualiser le trajet Ecurey-Etain
Une carte pour situer Etain
Une vue d'Etain en 1908
L'église d'Etain aujourd'hui
Voici un aperçu de la lettre de huit pages de mon ancêtre.
07 septembre 1870
"...Cette nuit nous avait paru bien longue, mais la journée du lendemain sept devait nous le paraître encore plus; car de grand matin on nous fît partir: et sans manger. Des officiers prussiens qui parlaient un peu le français, nous avaient dît que nous prendrions le chemin de fer ce jour-là, que nous n'en étions éloignés que d'une vingtaine de kilomètres, le courage ne nous manqua pas dans la matinée; mais vers midi, la faim s'est fait sentir avec tant de violence qu'à chaque instant il en tombait sur le bord du chemin, ne pouvant aller plus loin...."
Carte des alentours d'Etain en direction de Metz
07 septembre 1870 (suite )
"...- C'est dans ces tristes circonstances , que marchant auprès d'un jeune homme, j'eus la satisfaction de reconnaître Valeus, avec qui je suis toujours resté lié depuis. - Il était une heure après midi, un orage se préparait, et le tonnerre commençait à gronder; Au moment où nous traversions la plaine de Gravelotte, l'orage a éclaté avec une telle violence, que que je ne me souviens pas d'en avoir jamais vu de pareil; la pluie tombait avec tant de force, qu'à peine nous pouvions marcher; les prussiens qui nous conduisaient étaient forcés de s'arrêter à chaque instant pour vider leurs bottes dont les tiges se remplissaient d'eau en quelques minutes. ..."
A suivre au prochain article... http://bauds.over-blog.com/article-32845579.html