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- Neuf-Brisach - 1870 - Souvenirs de captivité. - 4 - Extraits décrivant la captivité des prisonniers de la défaite de Neuf-Brisach

Publié le par bauds

(voir l'article - Témoignage d'un prisonnier de guerre en 1870 (suite 8) - Témoignage d'un prisonnier de guerre en 1870 (suite 8)

retour à l'article précédent : http://bauds.over-blog.com/article-33198832.html

Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 8/

(Leipzig, novembre 1870)

Nous nous mîmes en quête de logements. On nous demandait des prix extravagants; il en fut de même pour la plus mauvaise pension. Nous nous entr'aidâmes et nous nous réunîmes par groupes pour faire vie commune.
Nous nous retrouvions chaque jour à l'ancien café français, dont les allemands avaient eu la puérilité de gratter l'enseigne. Nous étions en quarantaine dans une salle spéciale. De longues files d'indigènes se pressaient constamment aux barreaux des fenêtres.
Il est de mode en Allemagne de faire des collections de boutons comme de timbres-poste, de telle sorte que, très reconnaissables même sous nos habits bourgeois, nous étions assaillis dans les rues par une foule de collectionneurs qui nous demandaient à grands cris des "Poudongs"! Les premiers jours on alla jusqu'à nous en couper sur les pans de nos uniformes.
On nous volait, du reste, avec ardeur et de toutes les façons; la rapacité des marchands allemands se faisait jour sous la forme de cartes-annonces avec cette en-tête: "Messieurs les offiziers français!"
Notre solde de captivité était cependant bien légère!
Le beau sexe était plus généreux. Il offrait des rendez-vous par l'organe des journaux
.

 

Le château de Pleissenbourg à Leipzig vers 1800




Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 9/

(Leipzig, novembre 1870)
La jalousie allemande s'émut et la presse accusa les jeunes Germaines de manquer de patriotisme. Cependant la voix des honnêtes journaux de Leipzig n'étant point écoutée, l'autorité militaire intervint brutalement.Un ordre de la place nous intima la défense de sortir de chez nous entre onze heures du soir et six heures du matin. - Comme il s'agissait d'un intérêt public, ou plutôt d'un intérêt de race, on fit de nos logeurs des mouchards. Sous peine d'une forte amende, ils devaient, le cas échéant, faire leur rapport à la place.
Nous nous tenions très à l'écart; nos pensées étaient tout à la patrie. - Chaque jour les dépêches allemandes annonçaient de nouveaux revers. Les hourras de la population, les drapeaux dont on pavoisait les maisons ravivaient sans cesse notre tristesse.
Loin du théâtre de la lutte, vivant au milieu de ce peuple si vain de ses victoires, si sûr de son triomphe final, notre espoir dans le salut de la patrie diminuait tous les jours davantage. - Nous prévoyions déjà que l'exil serait, pour nous Alsaciens, plus long que la captivité, et qu'à notre retour nous trouverions l'Allemand maître de nos foyers.



Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 10/

(fin 1870)

Les soldats, plus encore que les officiers, devaient souffrir de la captivité; aux angoisses morales s'ajoutaient pour eux des souffrances matérielles. Ils subissaient le froid, la faim, et un dur emprisonnement. Le capitaine de la 1ere batterie d'artillerie mobile du Haut-Rhin prit l'initiative d'une souscription parmi les officiers internés à Leipzig. Malgré la faiblesse de nos ressources, cette souscription atteignit bientôt le chiffre de 500 thalers (1875 francs). - Cette somme permit de retirer les ballots d'effets envoyés par la société internationale de secours, et retenus en gare faute d'acquittement des droits de transport et de douane qu'exigeaient les allemands. Le contenu des ballots fut distribué aux prisonnier internés à Leipzig. On acheta encore des chemises et des vêtements chauds, de telle sorte que tous les hommes internés dans la place se trouvèrent suffisamment pourvus. Au camp d'Ubigau la situation était affreuse. Un officier se rendit à Dresde emportant des caisses de vêtements. Il s'adressa en vain au commandant de place et au commandant du camp, pour être admis à voir les prisonniers. Il lui fallut aller jusqu'au ministre de la guerre.


Ubigau est situé à la périphérie ouest de l'agglomération de Dresde, en bordure de l'Elbe.





Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 11/

(fin 1870)
Ce n'était pas sans raison que les Allemands s'étaient prêtés de si mauvaise grâce à cette visite. Situé à une lieue de Dresde, dans une plaine ouverte à tous les vents et contournée par l'Elbe, le camp était entièrement clos de hautes palissades; sur la rive opposée du fleuve, des pièces de canon étaient braquées sur cette enceinte. Des baraques en bois, dont le plancher était au-dessous du niveau du sol, abritaient à peine les prisonniers. Les hommes avaient un poêle par baraque; mais, la neige fondant sur les planches mal jointes, l'eau coulait à travers la toiture. Il y avait souvent près d'un pied d'eau dans ces sortes de sous-sols, qui furent complètement inondés au moment du dégel. Toutes les corvées du camp à la ville se faisaient dans des tranchées de neige, au moyen de chariots auxquels étaient attelés souvent plus de vingt Français conduits par des Prussiens, le fusil chargé. C'était sur ces voitures non couvertes, et traînés par leurs camarades, que les nombreux malades étaient transportés à l'hôpital de Dresde.
La discipline était sévère et la répression des moindres infractions atroce: les hommes punis étaient liés à des poteaux et ils restaient ainsi, pendant deux heures, exposés, immobiles, à un froid glacial.



Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 12/

Leipzig, hiver 1870
Les prisonniers étaient à peine nourris. Les feldwebels allemands qui avaient la surveillance des baraquements ne se faisaient pas faute de diminuer encore à leur profit des rations déjà insuffisantes. Ils y mettaient si peu de pudeur , qu'ils osèrent offrir une part du butin aux sergents-majors français dans l'espoir de n'être pas dénoncés. Après cela, faut-il s'étonner qu'une partie seulement des vêtements envoyés par la société internationale soit parvenue aux soldats prisonniers!
L'insuffisance de la nourriture et un froid qui descendit à - 29 ° Réaumur (36° centigrades au-dessous de zéro) engendrèrent de nombreuses maladies, surtout le typhus, qui décimèrent les troupes internées en Allemagne.
A Rendsbourg et à Koenigstein les souffrances n'étaient pas moins atroces.Les officiers des francs-tireurs de Mirecourt, faits prisonniers en même temps que nous, furent conduits dans cette dernière forteresse. Ils y furent traités de la façon la plus barbare; sans cesse on leur faisait entendre qu'ils seraient passés par les armes.
Il fallut s'adresser aux plus hautes autorités prussiennes pour obtenir qu'ils fussent traités de la même façon que les officiers de l'armée régulière.
Comme partout ailleurs, à Leipzig, on nous inondait d'exemplaires du Drapeau. Ce journal bonapartiste arrivait par ballots à la place.

 

L'Elbe et la forteresse de Königstein





Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 13/

(Leipzig,décembre 1871)
Les Allemands mettaient consciencieusement nos noms sur des bandes et cette feuille nous était adressée en double exemplaire à domicile. De nombreuses protestations repoussant le rôle étrange qu'on prétendait faire jouer à l'armée prisonnière, furent signées par le plus grand nombre des officiers internés à Leipzig. L'autorité militaire, qui contrôlait minutieusement notre correspondance, les arrêta pour la plupart. On alla même jusqu'à nous interdire la lecture de l'Indépendance belge qui se montrait sympathique aux armes françaises.
Cette complicité des Allemands avec le gouvernement qui leur avait déclaré la guerre et contre lequel seulement, à leur entrée en France, ils se prétendaient armés, ne devait pas toujours durer.
L'attitude de la France et des soldats internés ne se prêtait pas à des projets de restauration impériale. Le jour où les Allemands comprirent qu'ils auraient à traiter avec le gouvernement de la République, ils prirent l'inutile précaution d'interdire aux officiers d'émettre le vote que le gouvernement déchu demandait alors à l'armée prisonnière.
Les dames de Leipzig ouvrirent parmi les habitants une souscription pour venir en aide aux blessés, à l'occasion des fêtes de Noël; elles décidèrent toutefois que leurs charités ne descendraient pas jusqu'aux soldats français qui se trouvaient à l'hôpital de la ville.


A suivre.... http://bauds.over-blog.com/article-33200780.html

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- Neuf-Brisach - 1870 - Souvenirs de captivité. - 3 - Extraits décrivant la captivité des prisonniers de la défaite de Neuf-Brisach

Publié le par bauds

(voir l'article - Témoignage d'un prisonnier de guerre en 1870 (suite 8) - Témoignage d'un prisonnier de guerre en 1870 (suite 8)

retour à l'article précédent : http://bauds.over-blog.com/categorie-10966232.html

 

Neuf-Brisach, Kenzingen, et Emmendingen.

 


 

Vue aérienne sur Dresde, Briesnitz, et Ubigau





Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 7/

"Ordre de la place.
Il est permy aux offiziers français de se loger en ville à leur fraise. Mais il leur faudra donner leur parole d'honneur par écrite de ne pas dépasser les limites de la ville.
Les offiziers à partir du grade de capitaine toucheront une indemnité de 25 thalers (93 fr, 75 c.), les offiziers d'un rang inférieur douze thalers (45 fr.). Messieurs les offiziers devront porter la tenue bourgeoise.
Ils devront autant que possible éviter de troubler l'ordre et la tranquillité publique.
Tout offizier qui enfreindrait cet ordre serait immédiatement logé au château de Pleissenbourg. Toutes les correspondances devront passer ouvertes par le bureau de la place.
En conséquence de l'ordre du ministère de la guerre du 8 novembre, n'est-il pas permis aux messieurs les offiziers prisonniers de porter leurs épées pendant la durée de l'emprisonnement de guerre; la même pas à ceux à qu'ils était remis de l'obtenir en conséquence de l'article quatre de la capitulation de Metz.
MM les offiziers français prisonniers à Leipzig devront faire connaître leur demeure et s'ils changent de domicile, en faire parvenir en deux jours au bureau de la place.
Leipzig, novembre 1870."

 

- Leipzig - La gare de Leipzig





A suivre.... http://bauds.over-blog.com/article-33200150.html


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- Neuf-Brisach - 1870 - Souvenirs de captivité. - 2 - Extraits décrivant la captivité des prisonniers de la défaite de Neuf-Brisach

Publié le par bauds

(voir l'article - Témoignage d'un prisonnier de guerre en 1870 (suite 8)- Témoignage d'un prisonnier de guerre en 1870 (suite 8)

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Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 4/
11 novembre 1870


A neuf heures du matin, nous défilâmes la rage dans le coeur. - La population de Neuf-Brisach nous faisait ses adieux aux cris de: "Vive la France! Vive la République!"
Nous sommes en bataille sur les glacis; les troupes allemandes nous font face; - sur leurs rangs serrés et sombres flotte le drapeau noir et blanc. - L'ennemi nous rend les honneurs militaires; puis, à un commandement, les hommes jettent leurs armes avec tant de violence et de colère, que peu d'entre elles restent intactes.
La garnison est formée en deux colonnes.
L'une de ces colonnes, contournant les ruines du fort Mortier, arriva au bord du Rhin vers onze heures. Les parents des gardes mobiles d'Alsace étaient échelonnés sur le trajet, demandant avec angoisse des nouvelles de leurs enfants; ils cherchaient à les apercevoir, espérant les serrer encore dans leurs bras; mais les uhlans les repoussaient à coups de lance et de plat de sabre. On traversa le fleuve sur des barques; à mesure que les escouades débarquaient, elles étaient dirigées et parquées sur la place de Vieux-Brisach. Les dernières barques passèrent le Rhin vers quatre heures; à cinq heures, la colonne fut mise en marche, pour ne s'arrêter qu'à une heure du matin, à Kenzingen, station du chemin de fer badois.


Vue d'ensemble de Kenzingen et de la gare.




Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 5/
11 - 12 novembre 1870

La seconde colonne passa le Rhin en face de Sponeck; de là elle gagna la station d'Emmendingen où elle arriva vers une heure du matin.
Pendant cette marche, nous eûmes à traverser plusieurs villages allemands. La population ne se tenait plus de joie; les pompiers étaient sous les armes, les maisons étaient illuminées; de grands feux flambaient à l'entrée et à la sortie des villages.
Après une marche forcée de seize heures, épuisés par cinq semaines de siège, fatigués des huées de la population badoise, transis par le froid et la neige, nous arrivâmes aux stations où nous attendaient les trains qui devaient nous transporter.
Le samedi 12 novembre, à deux heures du matin, nous fûmes entassés dans des trains immenses, mais presqu'entièrement composés de wagons à charbon découverts. Il était impossible aux prisonniers de s'asseoir ou de se coucher tant ils étaient serrés. La neige continuait à tomber, un vent glacial soufflait; et notre trajet devait durer trois nuits et trois jours consécutifs.
Durant ce long voyage, dont on nous taisait la destination, on ne nous donna que deux fois une mauvaise pâtée. Souvent pour laisser passer d'autres trains, nous stationnions sur des voies de garage.


Emmendingen vers 1910





Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 6/
du 11 au 15 novembre 1870

Les habitants des villages voisins accouraient, curieux et âpres au gain. Nos malheureux soldats, manquant d'argent et mourant de faim, donnaient leur couverture en échange de quelques mauvais morceaux et grelottaient ensuite sous leurs légers vêtements.
Après avoir passé à Rastatt, Carlsruhe, Heidelberg, Darmstadt, Francfort-sur-le-Mein, Fulda, Erfurt, nous arrivâmes enfin à Leipzig. Sur ce parcours souvent des voitures avaient été détachées du train; une partie des hommes restèrent à Rastatt; d'autres furent dirigés vers le nord, sur Rensbourg dans le Schleswig et sur Koenigsberg près des frontières de Russie. Les officiers et leurs ordonnances furent furent débarqués à Leipzig. Le commandant de place, parti après nous, alla jusqu'à Dresde.
La plus grande partie de la garnison de Neuf-Brisach fut internée au camp d'Ubigau, au bord de l'Elbe, ou logée à la caserne d'infanterie de Dresde et dans de grands hangars à pontons.
A la gare de Leipzig, nous trouvâmes le commandant militaire de cette ville, qui nous fit signer l'engagement sur parole de ne pas quitter la place. Nous avons conservé le texte authentique de l'ordre qui nous fut communiqué ensuite au château de Pleissembourg; nous le donnons sans aucune retouche:



- Leipzig -Neuf-Brisach-Leipzig (670 km)

 



A suivre.... http://bauds.over-blog.com/article-33198832.html

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- Neuf-Brisach - 1870 - Souvenirs de captivité. - 1 - Extraits décrivant la captivité des prisonniers de la défaite de Neuf-Brisach

Publié le par bauds

Tintin68 a retrouvé un livre intitulé "Neuf-Brisach, souvenirs du siège et de captivité" édité en 1873 chez Berger (auteurs: RISLER, LAURENT-ATTHALIN).
Ce livre doit certainement raconter des choses comparables à celles de la lettre de mon arrière grand père pour ce qui est de la captivité.
Neuf-Brisach, dont la citadelle (image) fut érigée par Vauban vers 1700, connaîtrta son premier siège en 1870: investie dès le 6 octobre 1870, elle subira de violents tirs d'artillerie du 2 au 10 novembre avant de capituler le 11 novembre.

 



(voir l'article - Témoignage d'un prisonnier de guerre en 1870 (suite 8) - Témoignage d'un prisonnier de guerre en 1870 (suite 8)


Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 1/


Vers deux heures, ( n.d.l.r. au moment de la reddition le 10 novembre 1870 14 h) un parlementaire fut envoyé aux avant-postes allemands pour ouvrir les négociations; - et dans la soirée, le commandant supérieur se rendit de sa personne à Biesheim avec un officier pour discuter des conditions de la reddition. A son retour, il donna communication aux chefs de corps du texte de la capitulation.- La garnison, troupes de ligne, garde mobile et francs tireurs de Mirecourt était faite prisonnière; elle devait sortir de la place avec les honneurs de la guerre.
Après 33 jours d'investissement et 9 jours d'un bombardement sans trêve, la petite place de Neuf-Brisach tombait aux mains de l'ennemi.
Quand le jour se lèvera-t-il où la France arrachera de ses remparts le drapeau allemand qui y flotte encore aujourd'hui?
Un journal de Berlin, la National-Zeitung, dans son numéro du 18 novembre 1870, disait: "aucune ville n'a eu relativement plus à souffrir de notre meurtrière artillerie que Neuf-Brisach. Toute la ville, y compris les fortifications, n'est qu'un monceau de cendres! Le système de Vauban a fait son temps par suite du perfectionnement de notre artillerie."

Une porte de la citadelle de Neuf-Brisach




Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 2/
10 novembre 1870



Les ravages causés par le feu de l'ennemi étaient en effet considérables.- La voûte de la poudrière de la porte de Colmar était éventrée; la poudrière de la porte de Bâle avait gravement souffert. Les tours n° 3 et 5 menaçaient de s'écrouler; les portes de Strasbourg et de Colmar étaient en ruines.Les traverses étaient pour la plupart démolies. Les projectiles avaient comme labouré les terre-pleins des ouvrages, et haché les arbres du rempart. Les bombes avaient creusé de véritables vallées dans le massif des fortifications. - Quelques unes de nos pièces gisaient sur les débris de leurs affûts.
La ville présentait un aspect de morne désolation. Des quartiers entiers étaient convertis en de véritables carrières. Des débris de meubles, et les cadavres, à demi dévorés par l'incendie, des boeufs et des chevaux qu'on n'avait pu faire sortir de leurs écuries étaient ensevelis sous des monceaux de pierres. Les habitants erraient tristement dans les décombres. L'air était tout imprégné des exhalaisons de la poudre et de la fumée des incendies.
Des 280 maisons de la ville, 125 étaient irréparablement détruites; 140 étaient gravement atteintes; 15 seulement restaient intactes.



Une vue des remparts de Neuf-Brisach






Chapitre sixième: reddition de la place - captivité - extrait n° 3/
10 et 11 novembre 1870



La place possédait, nous l'avons dit, 42 pièces rayées. Sur ce nombre, 11 avaient été démontées: 2 pièces de 24, 5 de 12 de place, 3 de 12 de siège, 1 de 4 de campagne.- Une pièce de 16 lisse avait eu également son affût brisé. - Ces 12 pièces avaient été démontées sur les fronts 2-3, 3-4, et 4-5.
Les documents allemands fixent à 9330 le nombre de projectiles tirés tant sur la place que sur le fort mortier.
Pendant la nuit du 10 au 11, les troupes de garde restèrent à leurs postes dans les ouvrages. Dans la ville des patrouilles furent organisées pour prévenir tout désordre. On se prépara au départ. La garnison devait sortir, à neuf heures du matin, par la porte de Bâle, sur laquelle l'assiégeant n'avait pas dirigé son feu et dont les ponts-levis étaient intacts.
Le dernier jour que nous devions passer sur le sol de l'Alsace française se lève sombre et triste; le ciel est couvert, la bise âpre, glaciale et chargée de neige. Un dernier devoir nous reste à remplir: conserver une attitude digne et calme devant l'ennemi vainqueur.- La discipline fut énergiquement maintenue. A huit heures du matin, les compagnies furent réunies en armes, et, après l'appel, conduites en bon ordre sur la place d'armes, tandis que les gardes allemandes venaient relever nos postes dans les ouvrages extérieurs.



La porte de Bâle à Neuf-Brisach vers 1900


 

 

A suivre.... http://bauds.over-blog.com/article-33198283.html

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Chats (6)

Publié le par bauds

26 - Chats


- Peinture sur ardoise.

27 - Chats


- Chats musiciens.

28 - Chats


- Chats miniature en plomb

29 - Chats


- Petit chat de bois (hauteur 4 cm)  

30 - Chats



- Chaton lecteur

Publié dans CHATS-animaux

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- Témoignage d'un prisonnier de guerre en 1870 (suite 8)

Publié le par bauds

retour au début: - Témoignage d'un prisonnier de guerre en 1870

retour à l'article précédent - http://bauds.over-blog.com/article-33084978.html

 

décembre 1870 à mars1871 (suite 1) (Magdeburg)

"...- Heureusement pour moi, depuis le premier décembre, époque où le froid a commencé, je fus occupé de mon état, je travaillais avec trois autres cordonniers et deux tailleurs dans un cabinet assez bien chauffé, où nous passions nos soirées, quoique sans travailler le soir, nous étions occupés à réparer les chaussures des hommes de la compagnie, notre travail n'étant pas surveillé, de sorte que nous avons encore assez de liberté. ..."






décembre 1870 à mars1871 (suite 2) (Magdeburg)

"...Je n'avais donc à souffrir du logement que le soir, et c'était assez pour m'enrhumer, car à ce moment, tout le monde était atteint de ce mal, heureux encore ceux qui n'avaient que celà, Les nuits étaient tristes, on entendait tousser continuellement ; comme si nous avions tous été asthmatiques; nous pensions pourrir dans cette caverne...."




décembre 1870  à mars1871 (suite 3) (Magdeburg)

"...L'hiver était si long, et si rigoureux, la neige a couvert la terre depuis la fin de novembre, jusqu'au premier mars, c'est-à-dire trois mois consécutifs. Vers le quinze février, on nous fit déloger de nouveau; pour nous conduire dans des baraques saines et bien chauffées, mais il était trop tard car le dégel vint peu de temps après; et depuis cette époque, nous n'avons pas eu à nous plaindre des rigueurs du temps...."

 



Fin de la lettre. (Magdeburg)

"...Nous regrettons de ne pas avoir passé l'hiver dans ce nouveau domicile, car si nous y étions venus plus tôt, je crois qu'il n'en serait pas mort autant d'entre nous, car sur une trentaine de milles que nous étions à Magdeburg, le nombre des morts est tout près d'atteindre le chiffre énorme de quatre milles. Voilà en abrégé à peu près tout ce qui me concerne , car pour détailler tout, il faudrait faire un gros livre...."




Fin de la lettre. (suite 1) (Magdeburg)

"... Les hommes de la compagnie étaient bien plus malheureux, car ils étaient forcés d'aller travailler dehors, même par le plus grand froid; et lorsque l'un d'eux cherchait à s'en échapper, ou qu'on avait quelque chose à lui reprocher, sa punition était celle d'un peuple sauvage , on l'attachait dehors à un poteau, par les pieds et les épaules, pendant des heures entières, exposé aux rigueurs du temps. Je me trouvais heureux auprès d'eux...."





Fin de la lettre. (suite 2) (Magdeburg)

"...Jugez de ce qu'on avait à souffrir avec un peuple aussi barbare; c'est seulement un aperçu pour vous connaître notre position, je ne vous donne pas plus de détails sur les coups de plat de sabre qu'on recevait, lorsqu on n'obéissait pas assez promptement, lorsqu'on n'était pas levé assez matin ou pour tout autre motif...."





Fin de la lettre. (suite 3) (Magdeburg)


"...- Le code pénal auquel nous étions assujettis contenait les peines les plus sévères, pour les moindres bagatelles, beaucoup contenaient la peine de mort et d'autres la citadelle pendant plusieurs années et même à perpétuité.
Des prisonniers de guerre n'auraient cependant pas du être traités si rudement."





Ainsi prend fin cet émouvant récit sous la forme d'une série d'une cinquantaine d'articles, qui m'inspire cette interrogation:

Pourquoi pas moi?

Je me suis déjà posé plusieurs fois cette question en travaillant à la mise en forme des articles de ce blog sur la guerre de 1870 vécue par mon arrière grand père (photo ci-dessous vers 1920), en sachant que dans la foulée, mon grand père, puis mon père, sont aussi partis comme lui "la fleur au fusil".



La réponse parait évidente lorsqu'on lit ces quelques passages d'Hubert Reeves dans "Je n'aurai pas le temps" reproduits ci-dessous:

"A la fin de la seconde guerre mondiale,...,l'armée américaine,...,mit en chantier la bombe à hydrogène. La conséquence directe fut que les soviétiques la fabriquèrent eux aussi sans tarder. ... La "terreur nucléaire" s'était installée dans les esprits."

Cette terreur a probablement permis d'éviter le déclenchement d'une nouvelle guerre internationale (bien que l'on recense une centaine de guerres depuis 1945).

Hubert Reeves écrit ensuite ce qui me semble expliquer pourquoi mes enfants n'ont pas eux non plus, heureusement, connu la guerre.

" ... La terreur nucléaire a pris fin dans les années 1980. Sous la direction de l'astrophysicien Carl Sagan, un groupe de scientifiques avait modélisé une guerre atomique mondiale. ... Un "hiver nucléaire" s'étendrait alors sur la terre qui pourrait largement éliminer l'espèce humaine. Ce travail eut un effet radical sur les institutions politiques des deux nations ennemies. En 1986, Gorbatchev et Reagan se rencontrèrent à Reykjavik , en Islande, pour entreprendre le démantèlement des bases de lancement terrestres et sous-marines. En 1989, l'éclatement de l'URSS met fin à cette crise. Aujourd'hui, bien que l'arsenal atomique existe encore, le déclenchement d'une guerre nucléaire mondiale parait de moins en moins vraisemblable. Les bombes artisanales et les avions de ligne semblent être les armes de notre époque."

Espérons que la nouvelle société qui émergera de la crise économique mondiale actuelle saura aussi éviter la guerre.

Pour en savoir plus sur la finance, vous pouvez rvoir la vidéo explicative de 50':

link


Désormais, et pour faire le parallèle avec les précédents articles concernant la lettre de mon ancêtre prisonnier à Sedan le 01 septembre 1870, je publierai des extraits de l'ouvrage:

La guerre en Alsace
NEUF-BRISACH
Souvenirs de siège et de captivité
Charles RISLER lieutenant à la 1ere batterie d'artillerie de la Garde lobile du Haut-Rhin
Gaston LAURENT-ATTHALIN lieutenant au 2e bataillon d'infanterie de la Garde mobile du Haut-Rhin
Deuxième édition
Berger-Levrault & Cie libraires-éditeurs
1881

Aimablement communiqué par Tintin68 avec le concours de l'office de tourisme intercommunal des Bords du Rhin.

la suite au prochain article http://bauds.over-blog.com/article-33197654.html

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Histoire - 1919 - (suite 5 )

Publié le par bauds

26 - Histoire - 1919 -

Citroën
Première automobile Citroën sortie en série, gageons que la "type A" va bientôt faire fureur. En voici une en stationnement devant la résidence de son inventeur et fabricant, André Citroën.
source: les années mémoire - Larousse


27 - Histoire - 1919 -

Tourisme
L'ère du grand tourisme commence, comme en témoigne cette affiche pour le Maroc, éditée par le PLM et par la compagnie de navigation Paquet, dont la fondation remonte en 1860
source: Les années mémoire - Larousse


28 - Histoire - 1919 -

Verdun
Verdun en feu et en ruine: c'est cette image héroïque de la cité martyre que la Compagnie des Chemins de fer de l'Est propose aux touristes. Verdun, qui a donné son nom à la plus grande bataille de France, demeure le symbole de la Grande Guerre.
source: Les années mémoire - Larousse


29 - Histoire - 1919 -

Savon
L'art et la manière de se laver les mains: une brochure éditée par la rape à savon Léoni. "Rien n'est plus économique que son emploi; quelques tours de manivelle donnent, en semoule fine, la quantité de savon nécessaire pour se laver les mains. La rape Léoni se fait aussi avec manivelle à gauche, et à pédale pour docteurs, chirurgiens, etc..."
source: les années mémoire - Larousse


30 - Histoire - 1919 -

La publicité anthropomorphique:

doté de bras et de jambes musculeux, le flacon de médicament arrache à l'anémie pernicieuse une victime des "pâles couleurs", aux applaudissements de "l'opinion médicale" favorable, attestée par trois médecins.
source: les années mémoire Larousse


Publié dans HISTOIRE

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Mouchoir d'instruction militaire (suite 9)

Publié le par bauds

Détail
Pour voir le mouchoir en entier:
Mouchoir d'instruction militaire

Si vous souhaitez quelques précisions sur les instructions....
J.L. Lesaffre a quelque peu "dépoussieré" le mémoire qui a été fait il y a plus de 30 ans.
Mémoire qui avait été réalisé avec en partie des pièces de sa collection

Voici le lien vers son site:
link

à suivre : Mouchoir d'instruction militaire (suite 10)
précédent : Mouchoir d'instruction militaire (suite 8)

Publié dans HISTOIRE - mouchoir

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Golf

Publié le par bauds



Incroyable, mais vrai ! Une balle lisse ne fera qu'environ la moitié de la distance d'une balle avec des alvéoles. Comment cela se fait-il ? Plusieurs gourous des balles de golf vous expliqueront que c'est parce qu'une balle lisse ne génère pas de portance, mais B. Robins a démontré, il y a plus de 250 ans, la présence de force ascendante sur une balle de mousquet en rotation. Le facteur commun est la rotation et non pas les alvéoles. Les alvéoles auront, par contre, un impact sur la quantité et le sens des forces ascendantes, particulièrement à basse vitesse.

NB: record de distance: 470 mètres (distance maximum d'un joueur moyen: 250 mètres)

Pour en savoir plus sur l'aérodynamique des balles de golf:
link

Publié dans Golf

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Chats (5)

Publié le par bauds

21 - Chats


Chat en tôle émaillée (tous mes chats de vitrine sont un peu partout dans la maison et ont diverses origines: chinés, offerts, achetés...)


22 - Chats


Chat Garfield -

23 - Chats


Petit chat jouant à la baballe.(hauteur sans la queue 1cm) -

24 - Chats


Tigrou -

25 - Chats


- Petit chat en poil de lapin. -

Publié dans CHATS-animaux

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